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Des vêlages d’hiver en toute sérénité

« Nous ne bouleversons pas les hiérarchie établies pour le confort des animaux tout au long de l'année », indique Géraud Trin.

Jean et Géraud Trin sont très attentifs au confort de leurs 110 vaches salers qui vêlent durant l’hiver en stabulation.

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« Les deux stabulations, qui accueillent 50 vaches et 20 génisses primipares pour l’une et 40 vaches pour l’autre, sont considérées comme des maternités et gérées comme telles durant les mois d’hiver. On y entre posément, on y parle doucement et on dérange le moins possible les animaux », explique tranquillement Géraud Trin, associé avec son père à Reilhac, près d’Aurillac, dans le Cantal. Le ton est donné.

Des naissances à partir du 15 janvier

Les éleveurs, sélectionneurs sur quatre générations, sont fidèles à une conduite en race pure et à un système extensif dont l’alimentation est à 100 % de l’herbe et du foin. La SAU est de 162 hectares de prairies naturelles incluant deux estives. « Les vêlages sont un temps fort dans la vie d’un troupeau, insiste Géraud. Nous rentrons les femelles gestantes en bâtiment le 1er décembre. Leurs veaux ont été sevrés et vendus. Elles ont un mois et demi de tranquillité pour se préparer à vêler à partir du 15 janvier. »

« Nous avons équipé chaque stabulation de huit parcs réservés aux vêlages, détaille l’éleveur. Toutes les primipares passent dans les quatre parcs qui leur sont consacrés, car elles pourraient être maladroites dans leurs premières expériences de mère en étant gênées par les autres vaches. Les autres parcs sont occupés par les toutes premières vaches qui vêlent, puis par celles qui sont dominées au sein de la hiérarchie établie dans le troupeau. Ces dernières peuvent en effet les déranger et inhiber leur comportement naturel. »

Relations de proximité

La rotation dans les parcs est rapide car le rythme des naissances est soutenu. Les vêlages sont terminés à la mi-mars. Une excellente connaissance des vaches et de leurs lignées permet cette conduite au cas par cas. « La salers a la juste réputation d’être maternelle. Certaines le sont encore plus que d’autres, observe Géraud. Mélodie, une dominante, barre par exemple le passage des autres vaches vers son veau. Dans un souci de confort, les stabulations ont été volontairement conçues avec 3 m2 supplémentaires par vache par rapport aux recommandations habituelles. »

Les parcs à veaux sont équipés de petits cornadis afin qu’ils s’y habituent très jeunes. Ils y sont enfermés les matins pour une désensibilisation au stress. Les éleveurs les brossent, donnent un peu de sel, introduisent des ballons… « L’objectif est de les habituer très tôt à l’inhabituel, sourit Géraud Trin. Nous faisons ensuite une tétée semi-surveillée avec les vaches au cornadis pour vérifier le bon état de santé du couple mère-veau. »

Cinq à dix tétées dans la journée

« Les veaux restent ensuite libres le reste de la journée sur l’aire paillée. Ils vont téter cinq à dix fois dans la journée. Nous faisons une visite de courtoisie et de surveillance le soir, repoussons le foin, distribuons un peu de sel… Ces contacts précoces et assidus sont déterminants pour la docilité de nos animaux. »

Du 1er avril au 1er mai, les animaux sont en semi plein air sur les 18 ha entourant la stabulation. Les deux troupeaux ne sont pas mélangés dans les estives. « Nous ne bouleversons pas les hiérarchies établies, souligne l’agriculteur. Il en va de la docilité et du confort des animaux tout au long d’une année, en particulier au moment des vêlages en stabulation. Des troupeaux d’une cinquantaine d’animaux sont une bonne taille à nos yeux car plus on divise, plus on hiérarchise. Nous préservons les meilleures conditions possibles à nos salers dans leur belle mission d’être mère. »

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